Comment Mesure T On La Production
La croissance du
1. Que faut-il mesurer ?
La productivité est le rapport entre une production et les facteurs qui ont permis de la réaliser. Il y a trois grandes mesures de la productivité, qui rapportent la product à différents facteurs : le travail, le uppercase ou 50'ensemble des facteurs utilisés.
La productivité du travail est l'indicateur le plus important, machine il "n'y a de richesse ni de force que d'hommes", cascade reprendre les propos du penseur du XVIe siècle Jean Bodin. Ce qui signifie, entre autres choses, que le nombre d'hommes est, en longue période, le facteur qui limite la product. Accroître la productivité du travail est donc la seule manière d'augmenter le niveau de vie et les différences dans le niveau de la productivité du travail constituent la principale explication des écarts de niveau de vie des populations.
Cependant, la hausse de la productivité du travail au fil du temps s'explique en grande partie par l'utilisation de majuscule, qu'il due south'agisse de machines ou d'idées. L'analyse de la productivité du travail et de son évolution oblige donc à southward'intéresser à l'efficacité avec laquelle le capital est mis en oeuvre. On calcule donc aussi une productivité du uppercase. La troisième notion est celle de productivité de l'ensemble des facteurs de production, appelée productivité globale, ou totale, des facteurs. Elle est calculée en rapportant la production au volume de travail et de uppercase utilisé1. C'est la meilleure mesure de l'efficacité globale d'un processus productif. Elle est souvent présentée comme une mesure du progrès technique, ce qui traduit bien la façon très large dont les économistes définissent cette notion.
La productivité est une notion utile pour les entreprises, en particulier lorsqu'il est possible de la mesurer cascade des opérations précises ; mais leur référence essentielle est la rentabilité, puisque leur objectif est le profit. Au niveau de l'ensemble de l'économie, en revanche, la productivité est un indicateur essentiel.
2. Comment mesurer ?
La productivité du travail mesure le rapport entre la production et le volume de travail utilisé. La product est mesurée par la valeur ajoutée, différence entre la valeur de la production et celle des biens et services transformés ou détruits dans le processus de production. Une première difficulté vient du fait qu'une entreprise (ou un pays) peut réaliser elle-même certaines opérations ou les sous-traiter, auquel cas ces opérations ne sont pas comptées dans la product. Comme la productivité des opérations sous-traitées peut différer de la productivité moyenne, les comparaisons sont faussées. Ainsi, la délocalisation d'opérations à faible productivité des Etats-Unis vers l'Asie entraîne artificiellement une hausse de la productivité américaine par rapport au passé ou aux pays qui délocalisent moins.
Une autre difficulté, bien plus sérieuse, vient de ce que 50'unité de mesure de la production est la monnaie. Celle-ci change de valeur au cours du temps et northward'est donc pas un instrument fiable. Par exemple, la hausse du prix d'un téléviseur reflète-t-elle une amélioration de sa qualité (durée de vie, performances, consommation électrique...), et donc de sa valeur, ou est-elle un unproblematic phénomène d'inflation ? Annotate comparer le prix des téléviseurs à tube et à écran plat ? Les statisticiens ont affiné au fil du temps les méthodes destinées à mesurer les améliorations de la qualité, mais ces méthodes demeurent très imparfaites ; des contestations naissent régulièrement sur la mesure de 50'inflation, donc sur celle de la production et de la productivité.
Ces incertitudes ne seraient pas trop gênantes si 50'erreur éventuelle de mesure était toujours du même ordre de grandeur, puisque c'est moins le niveau que la variation de la productivité qui importe. Mais les difficultés naissent du changement des produits, alors que 50'innovation et le renouvellement des gammes s'accélèrent en permanence, accentuant les risques d'erreur de mesure : united nations tiers des produits est remplacé ou modifié chaque année. Ces difficultés de mesure de la production sont exacerbées dans le secteur des services, qui représente aujourd'hui la plus grande partie de la production et de l'emploi. La variation de la qualité y est encore plus difficile à saisir que dans l'industrie. Surtout, la production est souvent malaisée à définir et à mesurer. Les leçons de ski (comme le conseil juridique ou la réparation car) sont facturées à 50'heure. Si le progrès technique entraîne un proceeds de productivité (les skis paraboliques accélèrent l'apprentissage du ski), il est possible de se débrouiller seul au bout de quelques cours. Il y a un gain de productivité si le service acheté est l'apprentissage des bases du ski. Mais si le customer veut surtout skier en groupe ou être sécurisé par la présence d'un moniteur, il n'y a guère de gain de productivité possible.
Quant aux services non marchands tels que l'éducation ou l'hôpital, leur production, qui n'est pas vendue, est arbitrairement évaluée par le coût des facteurs de production utilisés. Aucun gain de productivité ne peut apparaître, puisque le coût des facteurs se retrouve à la fois au numérateur et au dénominateur de la fraction. Malgré des efforts importants pour mettre au point des indicateurs de productivité des hôpitaux ou de la police force, il semble illusoire d'espérer une mesure comparable à celle des biens et des services marchands. Le plus souvent, les mesures de productivité sont d'ailleurs limitées au secteur marchand.
Le dénominateur du rapport qui mesure la productivité pose aussi problème. La productivité du travail rapporte la production à la quantité de travail utilisée, généralement le nombre d'heures travaillées ou l'effectif employé. Des problèmes techniques naissent du calcul de la durée du travail dans certaines professions2. Mais la difficulté essentielle est qu'une heure de travail n'est pas une unité homogène. Le travail peut en effet être plus ou moins intense et plus ou moins qualifié. Un coursier peut raccourcir son temps de trajet en utilisant du capital (united nations vélo, par exemple) : c'est un proceeds de productivité du travail. Il peut aussi courir : c'est united nations gain d'intensité. La différence est que le coursier ne pouvant courir indéfiniment, l'augmentation de l'intensité se paie à un moment ou à united nations autre et ne peut se maintenir éternellement.
En général, la qualification influe positivement sur la performance. Faut-il tenir compte de ce facteur d'efficacité dans la mesure de la productivité du travail ? La question peut avoir un sens s'il s'agit d'apprécier la performance d'une entreprise. En effet, il est probable que le coût du travail augmente avec sa qualification et il ne serait pas intéressant pour une entreprise d'accroître modérément sa productivité au prix d'une forte hausse de sa masse salariale. Une solution est de remplacer, dans le calcul de la productivité du travail, la quantité de travail par sa valeur, la masse salariale, en faisant l'hypothèse - très fragile - que les salaires mesurent correctement les qualifications.
Calculer la productivité du capital est également compliqué, motorcar la valeur du capital est mal connue. Si 50'on connaît le volume de capital acheté par les entreprises, on en sait moins sur sa durée de vie. Des enquêtes sont faites de temps à autre pour tenter d'en avoir une interpretation et il est probable que cette durée de vie diminue au fil du temps. Autrefois composé principalement de bâtiments et de machines électriques, le capital des entreprises comprend aujourd'hui beaucoup de matériel et de logiciels informatiques, qui se périment très vite. Une nouvelle difficulté pour les comparaisons dans le temps.
three. Quelle interprétation ?
Faut-il arrêter sa lecture avec la certitude que les mesures de productivité sont arbitraires ? Pour des pays suffisamment proches ou des périodes de temps qui ne sont pas trop longues, les mesures de productivité sont tout de même assez précises pour que les différences constatées aient un sens.
Les gains de productivité due north'ont cessé de ralentir dans la zone euro, notamment en France. Cette évolution est souvent présentée positivement, lorsque les commentateurs évoquent une croissance "riche en emplois". Cette vision est légitime dans la mesure où le problème majeur des économies de la zone euro est le chômage. De fait, le ralentissement des gains de productivité est lié à des politiques favorisant les emplois peu qualifiés et peu productifs, ainsi que le travail à temps partiel (ce qui joue sur la productivité par tête). Mais une croissance riche en emplois est une croissance qui n'enrichit pas et l'écart de niveau de vie se creuse avec le Japon, la Norvège ou la Suède, et surtout avec les Etats-Unis.
Après 1995, les gains de productivité ont connu une accélération de fifty'autre côté de l'Atlantique. Il a fallu united nations sure temps pour en prendre la mesure. Cette accélération pouvait sembler limitée au secteur des technologies de l'data et de la advice et artificielle auto impulsée par la bulle financière, à l'origine d'un endeavor d'investissement exceptionnel. Ces interrogations sont aujourd'hui levées : il y a european union rupture de croissance due au progrès technique aux Etats-Unis, pas en Europe (sauf dans les pays scandinaves). Alors que la productivité augmentait plus vite en Europe qu'aux Etats-Unis depuis longtemps, 50'inversion de tendance a été nette (voir tableau ci-contre).
L'effet de ciseau des productivités entre les deux zones s'explique alors autant par united nations effort d'investissement plus élevé que par united nations progrès technique plus rapide aux Etats-Unis, les deux étant d'ailleurs liés. Les firmes américaines utilisent plus de matériel informatique et de logiciels que les firmes européennes. Leur matériel est souvent plus récent. Les études empiriques mettent l'accent sur le rôle des réorganisations : l'efficacité des investissements en technologies de l'information et de la communication est nettement plus grande si elle est accompagnée de changements dans fifty'organisation de la production. Sur ce plan aussi, l'écart s'est creusé. Fifty'augmentation de la productivité aux Etats-Unis a également tenu au fait que les firmes américaines ont procédé à la délocalisation de nombreuses activités à faible productivité vers fifty'Asie, alors que ce mouvement a été plus faible en Europe. En regard, la croissance de la Chine a traduit un rattrapage exceptionnel. L'effort d'investissement y a été colossal, et le progrès technique y a également été rapide. La Chine est ainsi parvenue à concilier croissance all-encompassing et intensive (voir commodity suivant).
La crise de 2008 a modifié la donne. En Europe, fifty'effondrement de la croissance a entraîné une baisse de l'efficacité productive, machine l'ajustement de la primary-d'oeuvre a été insuffisant (en clair, il aurait fallu licencier plus pour que les entreprises retrouvent rapidement leur efficacité). Aux Etats-Unis, l'ajustement immédiat de l'emploi a permis un redressement très rapide de la productivité. Mais il ne southward'est pas poursuivi en 2012 et 2013. En Chine, la croissance s'est maintenue grâce à des politiques publiques d'investissement. En apparence, tout go on d'aller bien. Mais le progrès technique a nettement ralenti et les déséquilibres financiers sont grands.
On le voit bien ici : si les difficultés de mesure incitent à s'interroger sur la signification de la productivité, celle-ci reste néanmoins un indicateur important pour comparer la dynamique des niveaux de vie.
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Source: https://www.alternatives-economiques.fr/mesurer-productivite/00067506
Posted by: reedbuls1994.blogspot.com
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